Qualité de vie en résidence autonomie
La HAS a publié une nouvelle recommandation, concernant l’amélioration de la qualité de vie en résidence autonomie. Cette recommandation était passée un peu inaperçue, car officialisée début avril lors du transfert de compétences de l’ANESM vers la HAS.
Cette recommandation vient compléter celle concernant le repérage des risques de perte d’autonomie ou de son aggravation, et celle portant sur le repérage des déficiences sensorielles.
Vieillir entouré et en sécurité
Fin 2015, le nombre d’EHPA (établissement d’hébergement pour personnes âgées) s’élevait à 10 601 structures, dont 2 267 foyers-logements accueillant plus de 100 000 résidents. En 2017, on recensait 2 312 Résidences Autonomie, dont près de 300 percevaient le forfait soins.
Le paysage des résidences autonomie comprend essentiellement des structures publiques (67 % des structures), les établissements sous statut privé associatif représentant 31 % d’entre elles.
Leur capacité d’accueil varie généralement de 30 à 60 places (la moyenne se situant à 48 places). L’âge moyen d’entrée des résidents est proche de 81 ans.
L’enquête réalisée en 2016 par Santé Publique France avait montré que parmi les motivations des résidents, la volonté de bénéficier d’un environnement sécurisant arrivait en tête, devant le souhait de se sentir moins isolés, de soulager leurs proches, et de pouvoir bénéficier d’une présence de nuit comme de jour, et garantir ainsi le maintien de leur état de santé.
Il faut en effet noter que près de la moitié des résidents ont des besoins d’accompagnement s’articulant notamment autour des ateliers mémoires, de la prévention des chutes, de l’aide pour entretenir son logement, ou encore d’une aide en journée ou la nuit.
Pour répondre à ces différents besoins, les résidences autonomie peuvent en général s’appuyer sur une équipe composée d’un directeur, de personnels administratifs, d’agents de services généraux, et de personnel d’animation (et de personnel soignant si la résidence dispose d’un forfait soins).
Le taux d’encadrement global est généralement compris entre 0,13 ETP/place et 0,21 ETP/place.
Favoriser les actions de prévention
Les dispositions récentes concernant les établissements médico-sociaux et sociaux accueillant des personnes âgées sont fixées par le décret du 27 mai 2016.
Ce texte précise notamment les modalités concernant :
- Les prestations minimales (collectives et individuelles),
- L’attribution d’un forfait autonomie (à condition qu’ait été conclu un CPOM avec le Conseil départemental),
- Les conditions d’admission du public (essentiellement des personnes de plus de 60 ans autonomes, pour les résidences autonomie, mais avec la possibilité d’accueillir, sous condition, un certain taux de résidents de GIR 1-4),
- Le délai de préavis de résiliation du contrat de séjour (8 jours en résidence autonomie, si elle correspond à la demande du résident, sinon un mois).
Ce décret explicite ainsi quelles sont les évolutions à mettre en place par les Résidences Autonomie, et que l’on doit retrouver dans le projet d’établissement, document permettant de préciser le cadre d’intervention des professionnels.
D’autres textes, comme la loi de modernisation de notre système de santé, ou la loi ASV (Adaptation de la Société au Vieillissement) sont venues rappeler l’importance de la prévention.
Préserver l’autonomie des résidents et favoriser les interactions sociales impose aux résidences autonomie de s’inscrire comme un acteur actif au sein de la filière gérontologique, d’encourager la vie sociale et de développer les actions de prévention (notamment grâce au forfait autonomie).
Préserver la vie sociale et l’autonomie du résident
La recommandation publiée par la HAS est structurée autour de 3 chapitres, portant respectivement sur l’élaboration du projet d’établissement, l’accompagnement au long cours, et l’accompagnement à la préservation de la vie sociale et de l’autonomie du résident.
Comme pour toutes les recommandations récentes, on retrouve dans chacun de ces chapitres les dimensions concernant les enjeux et effets attendus, les pratiques à mettre en œuvre, une synthèse, et le cas échéant les points de vigilances et repères juridiques.
On notera que cette recommandation met en avant pour les professionnels de l’établissement, l’importance de l’adaptation et le renforcement des compétences des équipes, l’ajustement de l’organisation du travail (remplacements, réunions, …), l’organisation de l’intervention des bénévoles et des jeunes en service civique.
Concernant les résidents, la recommandation revient sur la nécessité de mettre en place un dispositif d’accompagnement favorisant l’accueil des résidents et de promouvoir la vie collective.
Outre la promotion de la prévention des risques de pertes d’autonomie, la recommandation insiste aussi sur la nécessaire anticipation et l'accompagnement des transitions (aggravation de la perte d’autonomie, troubles cognitifs, pathologies évolutives, …).
Sur le volet préservation de la vie sociale, la recommandation revient sur l’importance de celle-ci au sein de la résidence, sur l’ouverture de la résidence à l’ensemble des personnes du territoire (quartier), sur la promotion du lien social à l’extérieur.
Cette nouvelle recommandation, qui s’adresse en priorité aux directeurs, permet ainsi de les accompagner, ainsi que leurs équipes, dans les évolutions nécessaires pour transformer un logement-foyer en une résidence autonomie.
Pour en savoir plus : Qualité de vie en résidence autonomie