CAARUD : Réduction des risques et dommages
L’ANESM vient de publier une nouvelle recommandation de bonnes pratiques professionnelles concernant plus particulièrement les Centres d’Accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD).
Les missions des CAARUD
L’exposition à certains risques ou la survenue de nombreux dommages peuvent être provoqués par la consommation de subsistances psycho actives ou illicites.
Il peut s’agit par exemple d’événements portant atteinte aussi bien à la santé somatique (blessures, accidents, maladies infectieuses, surdoses, dépendance, …), que la santé mentale (troubles divers, psychoses, …), ou encore l’inclusion sociale (isolement social, violences, exclusion de l’emploi ou du logement, …).
La politique des pouvoirs publics en matière de réduction des risques et des dommages s‘appuie notamment sur:
- la promotion de l’information,
- l’orientation des usagers de drogues vers des services sociaux et de soins spécialisés,
- la distribution de matériels et produits permettant de diminuer les risques,
- la promotion et la supervision des comportements et procédures de prévention des risques....
C’est dans ce contexte que la loi de santé publique de 2004 a instauré les CAARUD (Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour les usagers de drogues).
L’intervention de ces services, en fonction des usagers et des besoins des publics et du territoire, s’inscrit dans un certain nombre de missions. On peut citer par exemple :
- l'accueil collectif et individuel, l'information et le conseil personnalisé pour usagers de drogues,
- le soutien aux usagers dans l'accès aux soins (soins de première nécessité et spécialisés, incitation au dépistage des infections transmissibles, …)
- le soutien aux usagers dans l'accès aux droits, au logement et à l'insertion ou la réinsertion professionnelle
- la mise à disposition de matériel de prévention des infections
- l'intervention de proximité à l'extérieur du centre; actions de médiation sociale
- et la participation au dispositif de veille en termes de drogue et toxicomanie.
Place de la personne, partenariats et mise en oeuvre des missions
Ces nouvelles recommandations font suite à la loi de modernisation de notre système de santé qui vient renforcer la politique de réduction des risques et des dommages, faciliter l’expérimentation de salles de consommation à moindre risque, et permettre aux CAARUD de mettre en œuvre de nouvelles interventions (analyse de produis), et d’utiliser de nouveaux outils et produits de santé, comme les TROD (tests rapides d’orientation diagnostique)…
Ces RBPP ont aussi pour objectif d’accompagner le développement de réponses complémentaires aux stratégies de sevrage ou de substitution.
Le document dispobnible sur le site de l'ANESM comprend 5 parties.
On trouvera tout d’abord un volet rappelant la place centrale des personnes et la reconnaissance de leur faculté d’auto-détermination et leur expertise. Cette partie décrit également l’organisation du recours aux pairs-intervenants.
Les volets suivants se déclinent en faisant référence à la mission d’un CAARUD.
Sont ainsi explicités les aspects concernant l’accueil, qu’il soit individuel ou collectif.
L’ANESM rappelle l’importance de la mise en place de conditions facilitant un accueil sécurisant pour l’usager, cet accueil devant aussi prendre en compte la vulnérabilité des personnes.
La partie suivante s’intéresse aux dimensions concernant l’information, le conseil et la délivrance de matériel aux usagers de drogue. Il est ainsi rappelé la nécessité d’une organisation du service cohérente avec l’offre existante et les besoins sur le territoire, en termes de distribution de matériel.
Cette partie porte également sur l’accès, la récupération, et l’appropriation du matériel de réduction des risques par les usagers de drogues.
La recommandation insiste aussi sur la nécessaire incitation des personnes usagères de drogue, à adopter des stratégies de réduction des risques et des dommages.
La quatrième partie porte sur l’accompagnement spécifique et l’orientation vers le soin/la santé et l’inclusion sociale, notamment le logement, la parentalité et l’emploi.
Le CAARUD doit ainsi par exemple s’inscrire dans un réseau d’acteurs de santé qui sont sensibilisés à l’accompagnement des usagers de drogues, et comment ils doivent accompagner et orienter la personne dans son parcours de santé.
La dernière partie s’intéresse aux démarches de proximité : travail de rue, interventions en milieu festif, et médiation sociale.Le cadre de ces différentes interventions doit ainsi être défini, ainsi que les articulations avec chacun des environnements considérés.
Chacune de ces parties s’articule autour des points que l’on retrouve désormais dans toutes les recommandations de bonnes pratiques de l’ANESM : une introduction rappelle les problématiques et le contexte, puis les enjeux et effets attendus et les objectifs associés sont précisés, avant d'être déclinés sous forme de recommandations pratiques à mettre en place.
Des exemples d’expériences locales viennent enfin compléter et illustrer les recommandations. On trouvera ensuite les repères juridiques et points de vigilance.
Pour en savoir plus : La réduction des risques et des dommages dans les Centres d’accueil et d’accompagnement à la réduction des risques pour usagers de drogues (CAARUD)