Accueil des résidents en UHR
Parallèlement à la publication des recommandations concernant les PASA (Pôles d’activités et de soins adaptés), l’ANESM vient de rendre public une autre recommandation, concernant celle-ci les UHR (Unités d’hébergement renforcé).
La mesure 27 du PMND (Plan Maladies Neuro dégénératives) 2014-2019 prévoit la poursuite et le renforcement du déploiement des UHR (unités d’hébergement renforcé) en EHPAD.
Elle vise ainsi l’inscription de ces dispositifs au sein des filières de soins et accompagnement de droit commun.La rénovation du cahier des charges UHR s’inscrit aussi dans cette mesure numéro 27.
Le récent décret du 26 aout 2016 a par ailleurs redéfini notamment les conditions techniques minimales d’organisation et de fonctionnement des UHR.
L’évaluation du plan Alzheimer a en effet montré que ces structures ne proposaient pas ou peu d’évaluations, et connaissaient des problèmes architecturaux.
Les UHR doivent par exemple respecter un certain nombre d’exigences en matière architecturale : ouverture sur l’extérieur, jardin/terrasse clos, espaces d’accueil des familles, lieux dédiés aux activités thérapeutiques, …
Si l‘enquête de l’ANESM réalisée auprès d’UHR en 2016 a montré que les premiers critères étaient respectés, elle a aussi montré que par exemple 27 % des UHR manquaient d’espaces intérieurs pour les activités, tandis que les espaces extérieurs étaient mal adaptés.
Rappelons que cette enquête s’était intéressée également au profil des usagers d’UHR, aux différents types d’activités mises en place, et aux difficultés dans la mise en œuvre du cahier des charges initial des UHR.
Les Unités d’Hébergement Renforcé
Les Unités d’Hébergement Renforcé (UHR) sont des unités présentes au sein d’EHPAD ou ESLD (établissements de soins de longue durée).
On dénombrait fin 2015, 1 544 places installées en EHPAD.
Il est également prévu d’installer 190 unités en ESLD (environ la moitié le sont effectivement).
Consécutives au Plan Alzheimer 2008-2012, ces unités permettent l’amélioration de l’accueil et de l’approche thérapeutique pour les usagers présentant des symptômes psycho comportementaux sévères, conséquence d’une maladie neurodégénérative associée à un syndrome démentiel.
La capacité d’accueil de ces unités est de 14 places.
Les résidents accueillis proviennent de l’EHPAD correspondant à l’UHR, de leur domicile, ou d’une autre structure (SSR, unité cognitivo- comportementale, …).
Il ressortait de l’enquête de l’ANESM que chaque unité accueille en moyenne 15 usagers (dont 9 nouveaux résidents par an).
L’accueil et les activités proposées permettent la réduction des troubles psycho comportementaux, et un moindre recours aux neuroleptiques et psychotropes, et visent à faciliter le retour du résident dans sont lieu d’hébergement antérieur.
Les différentes activités proposées sont organisées en lien avec le médecin traitant, et sous l’autorité du médecin coordonnateur de l’EHPAD ou de l’USLD.
Elles visent à maintenir ou réhabiliter les capacités fonctionnelles persistantes, les fonctions cognitives rémanentes, à mobiliser les fonctions sensorielles, maintenir les liens sociaux et familiaux.
L’évaluation initiale des résidents s’appuie en particulier sur le MMSE, NPI-ES ou l’échelle d’agitation Cohen-Mansfield Agitation Inventory.
L’enquête réalisée par l’ANESM a montré que les résidents sont en majorité des femmes (57 %), d’un âge moyen de 82,5 ans (79,7 pour les hommes).
Les usagers sont issus principalement de l’EHPAD au sein de laquelle se trouve l’UHR (24%), ceux provenant d’un autre EHPAD, de leur domicile ou d'un établissement SSR se répartissant à part égale (15-16% chacun), tandis que 8% proviennent d’une unité cognitivo- comportementale.
L’enquête de l’ANESM montre, lors de la sortie des résidents, une amélioration des troubles dans un quart des cas. Les autres principaux motifs de sortie sont le décès (un quart des cas) et la perte de mobilité (dans un quart des situations également).
L’accueil est assuré au sein de ces unités, selon la même enquête de l’ANESM, par des professionnels à hauteur de 11,4 ETP : ASG (assistant en soins en gérontologie) en moyenne à hauteur de 4,4 ETP, AS (3,8 ETP), AMP (1,4 ETP), ASH 1,9 ETP), IDE (1,4 ETP), médecin et psychologue (0,2 ETP).
Sur la totalité des personnels présents, 9,3 ETP sont dédiés exclusivement à l’UHR. Ces données observées sont conformes aux attendus précisés dans le décret 2016-1164 du 26 aout 2016.
Promouvoir une réponse personnalisée, et une organisation adaptable
Ces nouvelles recommandations ont pour objectif de formuler des pistes de réflexion, tant en ce qui concerne la qualité de vie et d’accompagnement des résidents, que la qualité de vie des professionnels intervenant auprès de ceux-ci.
Elles s’intéressent en particulier :
- à la mise en place d’un projet UHR,
- à l’organisation des échanges entre professionnels de l’UHR et de l’EHPAD,
- aux activités thérapeutiques qui doivent être privilégiées,
- à la place de l’entourage,
- à l’environnement et son adaptation,
- et aux partenariats avec le secteur sanitaire et médico social.
On trouvera ainsi dans ce document 3 grands chapitres :
- Du projet d’UHR à son élaboration,
- L’organisation du parcours du résident,
- L’UHR, une réponse personnalisée, une organisation adaptable dans un environnement adapté.
Chacun de ces volets précise les enjeux et effets attendus, les points d’attention, donne des illustrations concrètes, et formule le cas échéant des rappels réglementaires.
Ces nouvelles recommandations s’adressent en particulier aux responsables d’EHPAD disposant d’une UHR, aux résidents et à leurs proches, aux associations d’usagers, filières de soins gériatriques, centres hospitaliers, CLIC,….
Pour en savoir plus: L’accueil et l’accompagnement des personnes atteintes d’une maladie neuro-dégénérative en Unité d’hébergement renforcé (UHR)