Adapter le monde de la santé au numérique
Le Social Media Club est revenu récemment dans un article sur la nécessité de faire évoluer les réglementations et les mentalités pour faciliter le développement de l'e-santé.
Des outils numériques diversifiés
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, l’e-santé concerne les différents services numériques au service de la personne.
L’e-santé recouvre ainsi, au bénéfice des pratiques médicales et médico sociales, l’utilisation d’outils servant à produire, transmettre, gérer, partager des données et informations numérisées.
Différents domaines sont concernés : la télémédecine, mais aussi les suivis à distance des maladies chroniques, la prévention, les applications pour mobiles, la domitique et le maintien à domicile, …
On distingue généralement :
- La télésanté, avec les actes de prévention et de soins réalisés à distance, depuis l’information sur un site de promotion de la santé jusqu’aux prescriptions électroniques à distance ;
- La télémédecine, avec des actes médicaux réalisés à distance, depuis la consultation jusqu’à la télé expertise ;
- La m-santé, avec notamment les objets connectés et les applications pour smartphones ;
- Les systèmes de dossiers électroniques de santé.
L’e-santé constitue l’une des réponses aux différents enjeux que sont le vieillissement de la population, la prise en compte de la dépendance, l’augmentation du coût des dépenses de santé, la nécessité d’offrir une prise en charge de qualité sur l’ensemble des territoires en lien avec l’évolution de la démographie médicale.
Son développement soulève toutefois différentes questions : comment garder les données personnelles confidentielles, quelles sont les modalités de déploiement les plus appropriées, comment basculer les services de santé actuels vers le numérique, comment responsabiliser et suivre le patient lors de son traitement lorsqu’il reste à son domicile...
Faire évoluer les mentalités et la réglementation
Le Social Media Club s’est intéressé dernièrement aux réponses à toutes ces questions, et notamment comment mettre davantage les outils numériques au service des médecins et du patient.
L’e-santé est aujourd’hui une réalité, avec par exemple les agendas en ligne, la consultation à distance ou encore la comparaison de diagnostic.
Loin de dénaturer les relations entre les patients et médecins, elle les fait évoluer.
L’article montre en particulier que le secret médical est loin d’être garanti, lorsque les données du patient sont utilisées par des entités privées de nature commerciale.
C'est d'ailleurs ce que montrait une étude récente sur les applications e-santé pour mobiles.
La Haute Autorité de Santé a également publié un Référentiel sur les applications et les objets connectés en santé (Mobile Health ou mHealth), contenant 101 règles de bonne pratique
Le suivi du patient et la collecte des données pose ainsi la question de la collecte et de l’utilisation de ces données, et de la garantie de leur confidentialité et sécurité.
Des entreprises implantées à l’étranger (Google par exemple) ne respectent ainsi pas la réglementation française en la matière, respectant des exigences beaucoup plus légères. En France, l'accès aux données de santé est très réglementé.
L’utilisation de ces données (Big Data) , parfois récupérées sur des patients français, génère un commerce important. A titre d’exemple, un dossier médical peut valoir 600 dollars, au travers des ciblages marketing qu’il permet ou de l’identification des risques pour les assureurs.
Certains freins au développement de l'e-santé en France sont liés, selon les médecins libéraux, à des difficultés ou rigidités de nature réglementaires que l’on ne retrouve pas à l’étranger.
20 % des consultations pourraient être réalisées à distance. La miniaturisation des dispositifs de mesure permet par ailleurs de mieux suivre les patients, notamment pour les maladies chroniques, mais avec l’impératif de disposer d’un cabinet médical connecté.
Malheureusement, nombre de médecins en France sont peu formés à l’utilisation de ces outils numériques, contrairement à leurs confrères anglais ou américains.
Certains pays étrangers favorisent également l’entreprenariat des médecins, et l’émergence d’entreprises spécialisées qui emploient des médecins.
Le principe des rémunérations à l’acte est par ailleurs requestionné, avec la montée en charge des sites de téléconsultation notamment.
Pour en savoir plus: L’E-Santé : Comment mettre le numérique au service des patients et des praticiens ?