Panorama des établissements de santé en 2015
Après nous avoir fait part de ses projections sur l'activité hospitalière pour les années 2030, la DREES vient de publier un nouveau panorama des établissements de santé sur une période plus contemporaine, puisque celui-ci concerne l'année 2015.
A la fin de l’année 2015, le paysage hospitalier comprenait ainsi 3 089 établissements de santé publics ou privés. Ce document illustre les évolutions qui sont en cours au sein de ces établissements de soins, qui doivent adapter leurs organisations et modes d’interventions, notamment pour tenir compte du vieillissement de la population et de la hausse des pathologies chroniques.
On trouvera dans cet ouvrage notamment des données relatives aux capacités, activités, disciplines, ainsi que des informations de nature financière ou juridique.
Une hausse des hospitalisations à temps partiel
Le paysage hospitalier public apparaît ainsi très varié, puisqu’on y trouve :
- 178 CHR (Centre Hospitaliers Régionaux) assurant notamment des soins spécialisés,
- 962 Centre Hospitaliers, qui réalisent notamment des courts séjours et prises en charge des personnes âgées,
- 96 établissements spécialisés en psychiatrie,
- 153 établissements de nature diverse (essentiellement des USLD).
Pour sa part, le secteur privé regroupe 1 009 cliniques à but lucratif (nombre en baisse de 4 % depuis 2010) , 691 établissements privés à but non lucratif (dont les Centres de Lutte contre le Cancer) (nombre en diminution de 2% depuis 2010).
L’année 2015 a vu le nombre de séjours augmenter, avec 16 millions de séjours en hospitalisation partielle et 12 millions de séjours en hospitalisation complète.
Le nombre d’hospitalisation complètes et le nombre de journées afférentes continue de rester stable, depuis plusieurs années. Pour ce type d’hospitalisation, 85 % des prises en charge concernent l’activité MCO, 9% le SSR, et 5 % la psychiatrie.
La part du SSR et de la psychiatrie augmentent fortement pour l’hospitalisation partielle, avec respectivement 23 % et 32% des journées, contre 45 % pour l’activité MCO.
Par ailleurs, on compte 2,4 millions de séances ambulatoires de chimiothérapie, 3,7 millions de séances de radiothérapie, et 6,4 millions de séances de dialyse.
Si l’activité des 314 structures d’hospitalisation à domicile a continué de se développer, elle connait toutefois une croissance moindre qu’à la fin des années 2000. L’HAD a représenté ainsi, en 2015, 174 000 séjours et 4,6 millions de journées.
La hausse du nombre de passages aux urgences, que l’on observe depuis plus de 20 ans, se confirme en 2015. 20,3 millions de passage (soit + 3 % par rapport à l’année précédente) ont été recensés.
Une baisse du nombre de places d’hospitalisation à temps plein
Le nombre de places en hospitalisation à temps plein continue de diminuer, et celui des places d’hospitalisation à temps partiel d’augmenter.
Depuis 2003, on recense ainsi 60 000 lits d’hospitalisation à temps complet de moins qu’en 2003, le nombre de places s’élevant actuellement à 408 000.
Il faut noter que ce sont essentiellement des places d’USLD qui ont été supprimées. Le nombre de lits en psychiatrie est par ailleurs relativement stable.
Depuis 2003, le nombre de places en hospitalisation à temps partielles est passé de 49 000 à 73 000. Le nombre de places a tendance à se stabiliser en MCO, et psychiatrie, mais continue de croître en SSR, en particulier pour la réadaptation fonctionnelle.
L’étude de la DREES revient également sur l’activité de l’établissement en fonction de son statut juridique. Les activités réalisées essentiellement par les établissements publics concernent les soins de longue durée, la psychiatrie.
L’hospitalisation complète en MCO se répartit entre hopitaux publics et cliniques privées, celles-ci réalisant 50 % des séjours d’hospitalisation partielle. Les cliniques privées réalisent 64 % de la chirurgie ambulatoire (cataracte, arthroscopie, …), tandis que les établissements publics réalisent des actes plus complexes et plus longs.
L’activité de SSR connait une plus forte présence des établissements privés à but non lucratif.
Des tendances qui se maintiennent
L’étude de la DREES montre également une plus forte présence du secteur privé lucratif dans le sud de la France, que dans les autres régions, pour le court séjour.
On peut noter également que les capacités hospitalières de la Guyane, de la Réunion et de Mayotte sont inférieures à celles de la Métropole (ce qui n’est par ailleurs pas le cas de la Martinique ou la Guadeloupe dont la capacité est similaires à celle de la Métropole).
Les trois quarts des 12,4 millions de patients hospitalisés ont été hospitalisés une seule fois au cours de l’année 2015.
Près d’un million de patients ont été hospitalisés dans différents champs sanitaires en 2015.
Les maladies de l’appareil digestif, tumeurs et maladies de l’appareil circulatoire représentent les motifs de recours les plus fréquents d’hospitalisation en MCO.
Les maladies de l’appareil circulatoire prédominent chez les plus de 75 ans, celles de l’appareil respiratoire étant les plus représentées chez les moins de 15 ans.
On peut noter également que le nombre d’accouchements dans des maternité de type 2 (obstétrique et néonatologie) et 3 (mêmes activités avec en plus un service de réanimation néonatale) est en hausse, avec 77 % des accouchements (contre 43 % en 1996).
80 % des interruptions volontaires de grossesse (IVG) sont réalisées dans le secteur public.
Une situation financière des établissements de santé contrastée
Le nombre d’emplois médicaux a connu une hausse de 1,1 % en 2015, pour s’établir à 189 000. Cette hausse concerne essentiellement le nombre d’internes et de faisant fonction d’interne.
Le nombre de personnels non médicaux et sages-femmes représente plus d’un million d’ETP, dont 708 000 personnels soignants, 134 000 personnels administratifs et 111 000 personnels techniques.
Les trois quarts de ces professionnels travaillent à l’hôpital public, le reste se déclinant pour moitié entre établissements privés à but lucratif et à but non lucratif.
La moitié de la consommation de soins et biens médicaux (90,8 milliards d’euros) est dédiée au secteur hospitalier (70,1 milliards pour le public et 20,7 milliards pour le secteur privé).
Les situations financières du secteur public et du secteur privé sont très différentes.
La rentabilité des cliniques privées reste supérieure à ce qu’elle était entre 2008 et 2013 (3% du CA), notamment sous l’effet du CICE (Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi). Leur taux d’endettement est également au plus bas depuis 10 ans.
Le déficit global des établissements de santé publics se creuse pour atteindre 400 millions d’euros en 2015. En parallèle, le taux d’investissement diminue, et le taux d’endettement se stabilise aux environs de 50 % des ressources.
Pour en savoir plus: 12,4 millions de patients hospitalisés en 2015