Prescription de l’activité physique
Le dispositif permettant la prescription d’une activité physique par le médecin traitant pour les patients atteints d’ALD est entré en vigueur le 1er mars 2017. C’est l’occasion de revenir sur l’importance de l’activité physique.
La nécessité de pratiquer une activité physique régulière
Les recommandations de l’OMS, s’appuyant sur nombre d’études, montrent que l’activité physique réduit la survenue de nombreuses maladies chroniques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaire, cancer,…).
Pratiquer une activité physique régulièrement est bénéfique pour la santé. Toutefois, moins de 50 % des personnes âgées de 15 à 75 ans ont une activité physique suffisante à cet égard.
Il est en effet souhaitable de réaliser au moins l’équivalent de 30 minutes de marche rapide quotidiennement, 5 jours sur 7 pour les adultes (60 minutes chez l’enfant ou adolescent).
On observe que selon les sexes, catégories socio-professionnelles ou lieux d’habitation, il existe des différences dans la pratique d’une activité physique.
Un français âgé de 15 à 75 ans exerce une activité physique quotidienne d’environ 2 h 19 en moyenne (18 minutes lors d’activités de loisirs, 20 minutes pour se déplacer, et 1 h 41 pour son travail).
Cette activité diminue avec l’âge et est plus forte chez les hommes que chez les femmes.
Lorsque la personne n’atteint pas un niveau d’activité physique suffisant (d’intensité modérée à élevée), on parle d’inactivité physique.
Ces dernières années, on observe une augmentation de l’inactivité physique, qui est à l’origine d’environ 10 % de la mortalité totale (elle est ainsi responsable de 5% des cardiopathies coronariennes, 10 % des cancers du côlon, …).
On fait référence à la sédentarité dans les situation d'une faible dépense d’énergie, en position assise ou allongée. Ce peut être le cas lorsque l’on est assis face à un écran. Ce temps est par exemple en moyenne de 2 heures chaque jour pour les enfants et adolescents, 3 à 4 heures pour les adultes.
Pour améliorer l’état de santé, il est nécessaire à la fois d’augmenter l’activité physique et de réduire d’autre part la sédentarité.
De nombreuses recommandations
L’activité physique exerce des effets bénéfiques sur la santé.
Sans être exhaustif, on dire que la pratique d’une activité physique régulière permet notamment de diminuer la mortalité et améliorer la qualité de vie, prévenir les maladies chroniques, faciliter une croissance harmonieuse chez l’enfant et adolescent, prévenir l’ostéoporose, améliorer la santé mentale (anxiété, dépression) , …..
Différentes recommandations ont été publiées pour définir les pratiques souhaitables.
Ainsi par exemple aux Etats Unis, la pratique d’une activité physique d’endurance (d’intensité modérée) doit être réalisée au moins 150 minutes par semaine, ou au moins 75 minutes d’activité physique de forte intensité, ainsi qu’une activité renforçant les muscles 2 fois par semaine.
En France, le Programme National Nutrition Santé (PNNS) encourage depuis 2002 la pratique d'au moins 30 minutes de marche rapide par jour.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) recommande également de réduire les temps cumulés et continus de sédentarité, parallèlement à l’exercice d’une activité physique, la combinaison de ces deux actions ayant le plus d’impact sur la santé.
Ces recommandations sont déclinées par l’ANSES selon l’âge, le sexe, …Par exemple, pour limiter la sédentarité, il est recommandé pour les adultes d’entrecouper toutes les 90-120 minutes les situations en position assise ou allongée, avec une activité de type marche pendant quelques minutes.
La promotion et la prescription de l'activité physique
Au delà des recommandations précédentes, la HAS (Haute Autorité de Santé) a également montré l’intérêt de prescrire une activité physique pour les patients qui présentent des maladies chroniques.
Depuis la loi 2016-41 de modernisation de notre système de santé et le décret 2016-1990 du 30 décembre 2016, la prescription d’une activité physique adaptée par le médecin traitant est possible pour les patients présentant des ALD (affections de longue durée).
Les modalités de déploiement de cette mesure sont explicitées dans l’instruction interministérielle DGS/EA3/DGESIP/DS/SG/2017/81 du 3 mars 2017.
Par ailleurs, différents plans nationaux visent à faciliter les activités physiques : plan national santé environnement 3, plan d’action pour les mobilités actives, ….
La mise en oeuvre d'une activité physique suffisante est encouragée par des associations, collectivités locales, professionnels de santé, …
Cette promotion portant notamment sur des modes de déplacements sains et actifs se retrouvent également au niveau européen : programme paneuropéen sur les transports, la santé et l’environnement, conventions cadres des Nations Unies sur les changements climatiques (COP), semaine européenne de la mobilité,…
Pour en savoir plus: Plus d’activité physique et moins de sédentarité pour une meilleure santé