Institution ou domicile : quel est l’état de santé des personnes âgées ?
La DREES vient de publier une enquête comparant la situation médicale et la dépendance des personnes de plus de 75 ans en institution ou au domicile.
Une personne âgée sur 12 vivant en institution
Lorsqu’elle a un âge supérieur à 75 ans, une personne sur 12 vit dans un établissement spécialisé (EHPAD, EHPA, USLD). Notons qu'elle a d'ailleurs, ainsi que son entourage, la possibilité de choisir plus facilement et de comparer le coût de différents établissements , ainsi que le reste à charge.
Selon une enquête INSEE, l’entrée dans un établissement d’une personne âgée est conditionnée par des conditions médicales et/ou socioéconomiques, qu’il s’agisse de l’âge, de l’isolement ou de l’état de santé de la personne.
On observe ainsi que la perte d’autonomie constitue l’un des facteurs d’entrée en établissement important, 86 % des personnes vivant en institution étant dépendantes (c’est le cas de seulement 13% de celles qui vivent à domicile). Pour mieux prévenir cette situation, l'ANESM a d'ailleurs publié récemment différentes recommandations visant à repérer les risques de perte d’autonomie ou de son aggravation à domicile.
On observe ainsi que plus le niveau de dépendance est élevé, plus les personnes résident en établissement (les GIR 1 et 2 représentent 66 % des personnes en institution, contre 3 % de celles qui vivent à domicile).
Les personnes vivant dans une institution ont également plus souvent des difficultés de type visuel ou auditif (45 % d’entre elles), ou cognitif (68 %).
Les limitations physiques (descendre ou monter un étage d’escalier, porter une charge…) sont plus fréquentes et touchent 91 % d’entre elles.
Les limitations cognitives sont également plus fréquentes (par exemple ne plus se souvenir à quel moment de la journée l’on se trouve, est fréquent pour 39 % des résidents vivant en institution, de même 44 % d’entre eux ont des difficultés à se concentrer plus de 10 minutes, contre 5 % de celles vivant à domicile qui rencontrent ces difficultés).
La difficulté à réaliser des soins personnels est souvent associée à la perte d’autonomie. Les deux tiers des personnes de plus de 75 ans vivant en établissement ont des problèmes d’incontinence ou de contrôle de leurs selles.
Des troubles psychiques ou maladies neuro-dégénératives plus fréquents en établissement
La maladie d’Alzheimer touche également plus souvent les résidents en institution que les personnes à domicile.
Les pathologies entraînant une déficiences cognitive, des troubles psychiques ou pertes d’autonomies sont souvent à l’origine du passage en institution.
C’est notamment le cas des troubles psychiques ou des maladies neuro dégénératives qui nécessitent des soins fréquents et une importante aide à la personne. La maladie de Parkinson par exemple touche 6% des résidents contre 2% au domicile. De même la maladie d’Alzheimer concerne 1/3 des résidents contre 4 % au domicile.
On observe également une plus grande fréquence de trouble de l’humeur, de dépressions chroniques et d’anxiété en établissement.
Egalement, la santé buccodentaire est moins bonne en établissement, pouvant conduire à des problèmes d’alimentation ou de communication.
La dénutrition touche d’ailleurs de façon plus importante les personnes vivant en institution (35 % contre 15 %), et en particulier les femmes. On y trouve d’ailleurs également plus souvent de l’obésité.
L’étude de la DREES note en revanche que d’autres pathologies (cancer, cardiopathies, diabète,…) sont aussi fréquentes en institution qu’au domicile. Les maladies rhumatismales, ou les cataractes sont en revanche plus fréquentes au domicile.
Pour en savoir plus : « État de santé et dépendance des personnes âgées en institution ou à domicile », Études et Résultats, n°988, Drees, décembre.