Repérage des risques de perte d’autonomie en résidence autonomie
Après le volet domicile, et le volet EHPAD, l’ANESM publie le 3ème volet de ses recommandations sur le repérage des risques de perte d’autonomie ou de son aggravation.
Ces nouvelles recommandations concernent plus particulièrement les résidences autonomie. Elles s’inscrivent dans la thématique qualité de vie du programme de travail de l’ANESM, et concernent environ 2 350 structures.
La prévention de la perte d'autonomie en logement-foyer
Actuellement environ 130 000 personnes résident dans un logement–foyer. La majorité d’entre elles ont plus de 80 ans (66 %), 17 % ayant même plus de 90 ans. Elles sont relativement autonomes (77% sont classées en GIR 5 ou 6, 21 % sont classées en GIR 4 ou 3, et 2% seulement en GIR 1 ou 2.
Si pendant longtemps les travaux de recherche ont concerné la prise en charge de la perte d’autonomie, l’accent est mis désormais sur la prévention de celle-ci.
Il a ainsi été mis en place un plan national d’action de prévention de la perte d’autonomie. Celui-ci visait notamment à la préservation de l’autonomie, la prévention des pertes d’autonomie évitables, et l’aggravation des situations se caractérisant par une incapacité.
La loi ASV (adaptation de la société au vieillissement) est venue rappeler l’importance de favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, au travers de la prévention et l’accompagnement de la perte d’autonomie.
La prévention en santé concerne tous les âges de la vie (équilibre alimentaire, activité physique, dépistage, …). Ces actions de prévention concernent aussi le grand âge, notamment en repérant les risques, aussi bien au domicile que dans les résidences autonomies (anciennement appelées logements-foyers). Rappelons que la résidence autonomie constitue un habitat intermédiaire entre l’EHPAD et le domicile.
Ces nouvelles recommandations de l’ANESM permettent d’identifier pour les professionnels des résidences autonomie les facteurs de risques de perte d’autonomie et/ou de son aggravation sur lesquels ils doivent être attentifs pour permettre la meilleure qualité de vie possible pour leurs résidents.
Au-delà des évaluations gériatriques personnalisées, les actions de repérage doivent notamment porter sur certains facteurs tels que l’activité physique, la mobilité, la cognition, l’humeur, les relations sociales, ou encore la poly pathologie, et la polymédication qui peuvent entraîner des hospitalisations pourtant évitables.
Rappelons en effet qu’une hospitalisation aggrave souvent la perte d’autonomie pour la personne âgée de plus de 75 ans. Le PAERPA (dispositif personnes âgées en risque de perte d’autonomie) et le parcours de santé associé vise ainsi à la prévention des risques de perte d’autonomie et/ou de son aggravation. Ces recommandations comportent deux parties.
Un support pour les responsables d’encadrement des résidences autonomie
La première partie de ce document publié par l'ANESM concerne les recommandations et comprend 4 chapitres, relatifs à la mise en place d’un dispositif de veille et de repérage des nouveaux besoins des résidents, le partage de l’analyse des signes repérés des risques de perte d’autonomie, l’adaptation des réponses, et enfin l’appropriation de ces recommandations.
On trouvera dans chacun de ces chapitres des points de vigilance, des illustrations et des repères juridiques. Une fiche permet d’identifier les activités et la qualité des prestations au regard des RBPP.
La seconde partie de ce document propose différents supports permettant de s’approprier ces recommandations. Des fiches repères complètent ainsi les différentes recommandations à destination du personnel des résidences autonomies.
Parmi les thématiques de ces fiches, on trouve la dénutrition/nutrition, la déshydrations, la chute, les risques concernant la prise des médicaments, les souffrances physiques et psychiques, les troubles comportementaux ou cognitifs. Les aidants et les risques sur leur santé de leur rôle font également l’objet d’une fiche repère.
Cette recommandation propose également une grille d’observation des principaux domaines devant faire l’objet d’une observation (principaux signes d’altération de la personne).
Un autre outil concerne la traçabilité et le signalement des changements observés chez les personnes accompagnées ou leurs aidants et pouvant conduire à une aggravation.
Pourront ainsi utilement consulter ces recommandations les professionnels des résidences autonomie : directeur, agents des services généraux, personnel administratif, personnel d’animation, aides-soignants et infirmiers pour les résidences autonomies bénéficiant d’un forfait soins. Sont également concernés les professionnels des services d’aides à domicile intervenant auprès des usagers de résidences autonomies (SAAD, SSIAD, SPASAD, …).
Pour en savoir plus: Repérage des risques de perte d’autonomie ou de son aggravation pour les personnes âgées. Volet Résidences autonomie