« C’était mieux avant… », baromètre de la DREES sur l’opinion des français
La DREES vient de publier son enquête sur l’opinion des français sur leur situation. Il apparait qu’ils sont nombreux à estimer que leur situation générale est moins bonne que celle de leurs parents.
Près de la moitié des français estiment que leur situation est moins bonne que celle de leurs parents
La DREES avait publié en début d'année son baromètre (réalisé par BVA) sur l’opinion des français sur la protection sociale, la santé et les inégalités sociales. Celui-ci montrait que les français étaient inquiets de la montée de la pauvreté et de l’exclusion (voir notre actualité) .
Cette nouvelle enquête nous montre qu'ils sont ainsi 46 % en 2014 à penser que leur situation est moins bonne que celle de leurs parents, alors qu'ils n’étaient que 36 % en 2004.
Ceux qui pensent que leur situation est identique à celle de leurs parents représentent un quart des français, tout comme en 2004.
Si 42 % estimaient en 2004 que leur situation était meilleure, ils ne sont plus que 29 % en 2014.
Le sentiment de déclassement est variable selon les catégories de français : les retraités sont ceux qui expriment le moins ce sentiment.
Pour les actifs, cette perception est d’autant plus forte que l’emploi occupé est précaire (48 % pour les personnes travaillant à temps plein, 55 % pour ceux travaillant à temps partiel, et 61 % pour les intermittents).
De même 45 % des personnes travaillant en bénéficiant d’un CDI ont ce sentiment de déclassement, contre 54 % pour celles qui disposent d’un CDD, ou près de 70 % pour celles qui sont au chômage.
Les jeunes actifs s’estiment davantage déclassés que les étudiants (de par un décalage entre les attendus salariaux et la réalité, des trajectoires sociales plus précaires, …).
Il ressort de l’étude de la DREES que le principal élément d’explication de ce sentiment de déclassement est la précarité sur le marché du travail.
L’âge est un facteur moins prépondérant, sauf pour les plus jeunes ou les plus âgés. Le niveau de vie du ménage est aussi un élément déterminant.
Par ailleurs, les hommes ont ce sentiment de déclassement de façon très légèrement plus faible que les femmes.
Cette enquête montre également que le revenu influence très fortement la probabilité d’estimer que son niveau de vie a diminué par rapport à celui de ses parents : les 20 % des ménages les plus aisés manifestent ce sentiment de déclassement à 34 %, contre 61 % pour les ménages les plus modestes.
Une perception très liée à la situation personnelle
Le Baromètre de la DREES fait également ressortir que cette perception d’être déclassé est fortement liée à une appréciation dégradée de sa situation personnelle (crainte de l’avenir, situation globale, …).
On note également dans cette dernière enquête que près de la moitié des français (45 % exactement), pensent qu’ils pourraient basculer dans la pauvreté.
Ce taux descend à 28 % pour les personnes qui estiment que leur situation est identique voire meilleure que celle de leurs parents.
Enfin, les trois quart des français estiment que la société est plutôt injuste, la moitié jugeant que la réussite dans la vie est davantage le fruit du hasard ou du milieu social de naissance que le fruit du mérite individuel.
Cette perception est identique chez ceux qui se sentent déclassés et chez ceux qui n’ont pas ce sentiment.
Pour en savoir plus: « C’était mieux avant… » : l’opinion des Français sur leur situation par rapport à celle de leurs parents », Études et Résultats, n°969, Drees, Juillet.