Prise en compte de la santé physique et psychique en CHRS
L’ANESM vient de publier une nouvelle recommandation qui s’adresse plus particulièrement aux établissements et services relevant du 8° du I de l’article L. 312-1 du code de l’action sociale et des familles (CASF).
Sont ainsi plus particulièrement concernés les centres d’hébergement collectifs et diffus, CHRS, CHRS hors les murs (proposant un accompagnement au domicile des personnes), les centres d’hébergement d’urgence, les CADA (centres d’accueil pour demandeurs d’asile), les services d’accueil de jour et ateliers à la vie active.
Cette recommandation relative à « La prise en compte de la santé physique et psychique des personnes accueillies dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale » a été élaborée dans le cadre du programme numéro 3 de l’ANESM, qui concerne les points de vigilance et la prévention des risques.
Il s’agit au travers de cette recommandation de bonne pratique de faciliter la prise en compte de la dimension santé dans l’accompagnement global des personnes accueillies. Cette dimension d’accès à la santé fait en effet pleinement partie du projet personnalisé des personnes.
Les professionnels peuvent ainsi s’approprier ces bonnes pratiques professionnelles pour intégrer dans leur accompagnement :
- La nécessaire mobilisation des personnes pour recenser leur besoins en santé
- La valorisation des usagers dans l’appropriation de leur santé
- Une plus grande attention aux partenariats secteur médical/secteur médico-social, en facilitant ainsi la continuité des soins
- Des dispositions permettant de promouvoir la santé des usagers.
Les modalités décrites dans cette RBPP ont pour objectif de résorber les inégalités sociales de santé, en décloisonnant notamment les secteurs sanitaires et sociaux, et diminuer le taux de renoncement aux soins pour les personnes en situation de précarité sociale.
Il faut dire que celles-ci ont souvent un état de santé moins bon que celui de l’ensemble de la population, ont un taux de non-recours élevé, et doivent par ailleurs faire face à certaines pratiques professionnelles comme le refus de pratiquer le tiers payant, les dépassements d’honoraires, …
Le renoncement aux soins est ainsi souvent lié au niveau de ressources (financières mais aussi sociales ou organisationnelles) de la personne, et à ses représentations, fonction de ses expériences de santé et de soins.
La recommandation identifie les modalités d’intégration des démarches de promotion de la santé aux pratiques professionnelles, depuis l’accueil (bilans médicaux, dépistages, repérage des signes de mauvaise santé,…) et durant tout l’accompagnement (valorisation de l’image de soi, projet personnalisé, actions de prévention des conduites addictives…).
La RBPP précise également sur quel socle prévoir et organiser la promotion de la santé, depuis le projet d’établissement, l’organisation du CHRS, les procédures, les partenariats et la formation des professionnels.
Pour en savoir plus: La prise en compte de la santé physique et psychique des personnes accueillies dans les centres d’hébergement et de réinsertion sociale