Financement de l’EHPAD par les séniors
La DREES a publié les premiers résultats d’une étude précisant comment les séniors financent leur maison de retraite.
L’enquête CARE-Institutions
Les personnes de plus de 60 ans peuvent recourir, lorsqu’elles ont besoin d’aide et de soins, aux services d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées.
Afin de faire le point sur la situation de ces personnes, la CNSA a appuyé en 2016 la réalisation de l’enquête CARE-Institutions (Capacités, Aides et REssources des seniors).
Cette enquête a été réalisée auprès de plus de 3 000 résidents d’EHPAD, EHPA et USLD ainsi qu’auprès de leurs aidants.
L’enquête publiée comprend 3 dimensions :
- Une dimension « établissement », qui permet de connaitre les caractéristiques des établissements concernés et identifier les résidents qui peuvent être interrogés.
- Une dimension « séniors », qui porte sur l’état de santé des résidents, les aides techniques ou aménagements qui leur sont nécessaires, les aides humaines, allocations, ou encore ressources financières utilisées pour le financement de leur hébergement.
- Une dimension « aidants », qui concerne les aidants (non professionnels), leur situation familiale, professionnelle, le type d’aide apportée au résident, la durée de l’aide, sa fréquence, …
L’enquête sollicite notamment les séniors sur les différentes modalités de financement utilisées pour couvrir leurs dépenses concernant la perte d’autonomie (aménagement de la chambre, aides techniques, frais d’accueil en institution, aidants professionnels, …).
Ils ont ainsi la possibilité de préciser s’ils puisent dans leur épargne, économisent sur d’autres postes de dépenses, vendent une partie de leur patrimoine, contractent un emprunt (auprès d’une banque ou de proches), sollicitent un membre de leur entourage pour procéder à tout ou partie des règlements, …
L’établissement, de son côté, indique dans cette étude quel est le montant mensuel de la participation financière du sénior, en déduisant les différentes allocations (APA, ASH, APL, ALS) et montants versés par les obligés alimentaires.
Une participation financière souvent supérieure aux pensions de retraite
L’enquête CARE-Institutions montre que la moitié des résidents participe financièrement à hauteur de plus 1 850 € chaque mois (une fois déduites les différentes allocations et contributions des obligés alimentaires).
Ce montant est davantage corrélé au statut de l’établissement qu’à l’importance de la perte d’autonomie du résident.
Ainsi, pour les établissements privés, le montant médian est de 2 420 €/mois dans les établissements à but lucratif, tandis qu’il s’établit à 1 850 €/mois dans les établissements non lucratifs.
Pour les établissements publics, la participation financière s’élève à 1 790 € dans les établissements hospitaliers et 1 730€/mois dans les non hospitaliers.
Répartition des moyens utilisés pour financer les dépenses liées à la perte d'autonomie en établissement (source DREES)
Ces montants importants doivent être rapprochés du montant moyen de la pension d’un retraité, de l’ordre de 1 500 € nets/mois. Cet écart entre ressources et dépenses vient confirmer une précédente étude de la CNSA.
Pour couvrir les frais liés à leur maison de retraite (accueil, aménagements de la chambre, appareils auditifs, aides techniques, …), les résidents, pour un tiers d’entre eux, sont ainsi amenés à puiser dans leur épargne (livret A, assurance vie, …).
Mais puiser dans leur épargne n’est pas le seul moyen de financement retenu par les résidents. Ils peuvent pour partie compter ainsi sur le soutien de leur entourage, et/ou vendre leur patrimoine, par exemple, en remplacement ou en complémentarité de leur épargne.
Compte tenu des écarts entre leurs ressources et l'enveloppe financière qu'ils doivent consacrer pour être accueillis dans leur établissement, les résidents ont la possibilité de comparer les tarifs des établissements.
Pour en savoir plus : « Comment les seniors financent-ils leur maison de retraite ? Premiers résultats de l’enquête CARE-Institutions », Études et Résultats, n°1095