Les personnes sans domicile : une population à la santé précaire
La DREES vient de publier sa dernière enquête relative aux personnes sans domicile.
Elle s’intéresse à la précarité résidentielle, leur parcours professionnel ou leur sollicitation des dispositifs d’aides existantes.
Cette enquête montre qu’en 2012, environ 141 00 personnes pouvaient être considérées comme des personnes sans domicile, dont 66 000 résidants dans des agglomérations de plus de 20 000 habitants.
L’enquête de la DREES montre, comparativement au reste de la population, une plus faible part de ces personnes se déclare en bonne ou très bonne santé, même si elles sont plus jeunes.
Celles qui ont un diplôme ou exercent un travail se déclarent plus fréquemment en bonne santé.
Par ailleurs, l’état de santé bucco-dentaire constitue un des marqueurs d’une santé physique dégradée chez les sans-domicile.
D’autres pathologies sont également plus fréquentes chez les personnes sans-domicile, comme les corpulences extrêmes.au delà des modes de consommation et types d’alimentation, l’obésité semble liée à l’ancienneté dans le système d’hébergement provisoire, et donc à l’ancienneté de la précarité.
Par ailleurs, près d’un quart des sans-domicile de 18 ans ou plus déclarent être en dépression, ce taux étant très légèrement plus important chez les femmes.
Ces dépressions sont souvent imputables à des événements graves vécus pendant leur enfance et adolescence.
L’événement le plus fréquemment vécu par la population des sans-domicile est le décès d’un parent ou d’un proche (43 %).
Les autres maladies plus ou moins fréquemment déclarées sont les migraines (20 %), l’hypertension artérielle (15 %), l’asthme (12 %), le cholestérol (10 %), le diabète (8 %), l’épilepsie (7 %) et l’hépatite virale (6 %).
On note par ailleurs chez les personnes sans domicile des pourcentages élevés à la fois de non-consommateurs d’alcool et de consommateurs à risque.
L’enquête montre également que la proportion de fumeurs quotidiens est deux fois plus forte chez les sans-domicile de 18 à 75 ans que dans la même classe d’âges en population générale : 52 % contre 28 %.
Enfin, les difficultés de sommeil semblent récurrentes chez les enquêtés.